Le rendez-vous de cycle, un moment d’inspiration et d’expiration
Une école, c’est avant tout une communauté. Une communauté avec des élèves. Des élèves qui sont curieux, qui ont soif de connaissance, et qui ont besoin d’une direction… mais laquelle ?
L’enjeu pour cette communauté est d’avoir une direction claire et précise. Sans cela, c’est le règne du chacun pour soi. Pas de dynamique de groupe. Pas travail en profondeur. Pas de communauté.
Face à cela, j’ai mis en place le rendez-vous de cycle. Il s’agit de réunir tous les élèves d’un même cycle une fois par mois.
Pendant 15 à 30 minutes, je fais quelques rappels au cadre. J’évoque les grands événements à venir et je leur propose un temps de réflexion-action.
Certes j’ai conscience de prêcher dans le désert parfois, mais il semblerait que les élèves y soient attachés. Les enseignants en reparlent en classe. Rebondissent sur ce que j’ai dit. En font leurs cuisines.
Et je constate que l’ambiance à l’école, que le comportement des élèves évolue vers plus d’attention aux autres. Les élèves prennent plus facilement des responsabilités et s’entraident plus volontiers.
Le changement s'opère en douceur. Il s’agit de créer un sentiment d’appartenance à la communauté de l’école. Chacun est fier d’en faire partie. Et nous sommes de plus en plus solidaires les uns des autres.
Qu’est-ce que je peux raconter aux élèves ?
Pour nourrir mes propos, je m’appuie sur ce que je vis moi-même, sur mon histoire. Je m’appuie aussi sur des vidéos comme celles des TED. J’explique certains biais cognitifs. Ceux qui nuisent aux apprentissages et ceux qui nous boostent. Je cherche dans tout ce qui est développement personnel. Mais attention ! Le développement personnel pour adultes vise en général à faire tomber des barrières qui se sont construites petit à petit. Les enfants n’ont pas forcément ces barrières.
Je prendrai l’exemple que donne Fabien Olicard. Il raconte dans un podcast cette scène : On est dans le désert. Il y a trois personnes de même taille et de même corpulence. Elles sont placées les unes derrière les autres. On leur demande de décrire ce qu’elles voient. La première dit : Je vois un désert. La deuxième dit qu’elle voit la nuque d’une personne. La troisième dit qu’elle voit un désert.
Et ensuite on demande pourquoi la troisième personne a dit cela. Les adultes à qui on pose la question cherchent des réponses compliquées voire ne trouvent pas de réponse du tout. Les enfants disent très rapidement que la troisième personne ment - tout simplement.
Tout cela pour dire qu’on ne peut pas appliquer aux enfants des techniques de développement personnel. Mais on peut en adapter quelques-unes. En voici un exemple que j’ai adapté en partant d’une vidéo de David Laroche.
Voici ce que je peux dire à mes élèves.
“J’aimerais pouvoir faire ça. Je n’ose pas aller vers lui. Je suis timide. Je peux réussir. Je suis nul... Est-ce que cela vous arrive de dire cela ?
Comment avoir suffisamment confiance en soi pour faire des choses qu’on n’ose pas faire ?
Vous savez que pour faire ce que je fais en ce moment, ça n’est pas facile pour moi. Je n’aime pas trop parler et encore moins en public. Et pour y arriver et bien j’ai cinq trucs. Et je vous les donne.
Ces cinq choses sont très simples à mettre en place :
- Réaliser les victoires qu’on a déjà eu. Il faut tous les matins se rappeler les fois où l’on a réussi à aller vers les autres, où j’ai réussi quelque chose… À chaque fois que je fais cela, j’envoie un message à mon cerveau pour lui dire que c’est possible. Si on se met à croire qu’on est confiant, on va agir comme quelqu’un qui a confiance en lui.
- Il faut se préparer. Plus on est préparé plus on y arrive. L'entraînement répété est essentiel. Il faut s’imaginer comment on ferait si on était dans telle ou telle situation. Si je veux être à l’aise de parler devant les autres, je vais m’imaginer en train de parler devant les autres. Et je vais analyser tout ce que je dois faire pour y arriver. Quand on le fait régulièrement, le cerveau finit par ne plus faire la différence entre le réel et l’imaginaire. Et si en plus on le fait, cela permet d’aller très vite. C’est comme cela que font les sportifs de haut niveau.
- Aimez-vous les uns les autres. Vous connaissez cette parole ? oui c’est Jésus qui le dit. Et cette phrase elle commence par aimez vous ! Il faut s’aimer tel qu’on est et non pas tel qu’on aimerait être. Souriez-vous le matin devant une glace. Si on essaie, et que cela ne marche pas, il faut se féliciter d’avoir essayé. Il faut s’aimer même quand on échoue, si on se trompe...
- Bien se tenir. Se tenir droit, lâcher le ventre, épaule ouverte regard loin devant … ça crée de l’énergie dans la tête et dans son corps.
- On est confiant pour les projets importants pour nous. Si vous savez pourquoi vous devez faire ça, il faut se lancer, il faut y aller... Il faut arrêter de se mentir. Nan, pas aujourd’hui parce qu’il fait froid… Nan, arrêtez on est en train de se mentir. Il faut se rappeler pourquoi on a décidé de faire ça.
Et s’il y avait seulement un mot à retenir, c’est la persévérance. La persévérance permet de venir à bout de tout.
Si pendant les trente prochains jours :
- vous repensez à vos victoires,
- vous vous préparez dans votre tête et dans votre corps
- vous vous aimez
- vous vous tenez bien physiquement
- vous osez faire les choses maintenant tout de suite
Et bien, vous serez persévérant et vous deviendrez extraordinaires tout simplement.
Je compte sur vous pour être persévérant pour réussir là où vous n’êtes pas à l’aise, là où s’est difficile pour vous.”
Voilà ce que je peux raconter à mes élèves.
Le plus important, c’est qu’à la fin, les élèves repartent avec une action à réaliser entre deux rendez-vous de cycle.
Qu’en penses-tu ?
J’aimerais bien ton avis. N’hésite pas à me poser des questions dans les commentaires. J’y répondrais à chaque fois.
Bonne semaine !
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