L’invasion
Le numérique est partout - de plus en plus intrusif. Il nous fascine et nous inquiète. Nos repères sur le monde, sur les autres, sur nous-même sont bousculés. Internet nous est apparu comme un dispositif technique nous facilitant la vie, accélérant les communication, simplifiant certaines démarches, rendant la culture plus accessible... Cette révolution technique qui nous affranchit du temps et de l’espace, est bien plus importante et imprévisible que nous pouvions le penser. Mais elle a nécessité un apprentissage, une domestication de notre part même si les systèmes sont de plus en plus intuitifs, de plus en plus humanisé (je pense à l’intelligence artificielle), nous ne devons pas oublier qu’il s’agit d’une suite de 0 et de 1 transmis par courant électrique d’un processeur à un autre.
Plongée dans un océan
Le côté immersif du numérique nous le fait apparaître comme un nouvel océan à traverser (Je me laisse sans doute influencer par la Route du Rhum...). On parle souvent de “plonger”, “d’immersion” de “navigation”... Ces analogies renvoient aux peurs que nous pouvons avoir : noyade, naufrage… Et tous ces outils qui nous écoutent, nous analysent, nous résument à une suite de data et nous proposent telle offre commerciale ciblée, tels conseils pour mieux dormir… ne donnent de nous qu’une image parcellaire. Ces bouleversements que nous n’avons pas encore intégré vont toucher jusqu’à nos processus cognitifs et psychologiques. Nous devons nous adapter à un mode non linéaire de la pensée. La question “Qui suis-je ?” s’en trouve aussi perturbée.
S’interroger
Certes cette révolution numérique nous amène à opérer une conversion. N’ayons pas peur d’expérimenter avec les élèves ! Osons aussi la relecture. Les élèves, comme nous-mêmes, avons besoin de “pause discernement” pour relire nos pratiques numériques, faire le point sur nos “amis virtuels”...
Face à cette nouvelle façon de se comprendre, à ces nouveaux modes de partage du savoir et des connaissances qui se vivent au quotidien, nous devons nous positionner, tenir un cap en tirant des bords si besoin. Le numérique nous invite à nous “tourner vers” l’autre pour développer une intelligence collective fondée sur le don et l’échange.
S’unir
Pour conclure, je reprendrai les propos du pape François : “Pour le croyant, le monde ne se contemple pas de l’extérieur mais de l’intérieur, en reconnaissant les liens par lesquels le Père nous a unis à tous les êtres.” Nous pouvons envisager la culture numérique différemment que par ses défauts et ses faits divers. Elle peut aussi nous permettre de nous réconcilier et de percevoir le monde autrement.
Un projet numérique, c’est avant tout une question de volonté (voire de foi). Après viendra les moyens financiers et les formations.
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