11 août 2025

Installer un bon climat de classe en CM1-CM2 : 10 leviers concrets et structurants dès la rentrée

Dans les classes de CM1-CM2, l’instauration d’un climat de classe sécurisant, porteur et stimulant est une priorité absolue. Avant même de parler de programme ou d’évaluations, il s’agit de poser des fondations solides pour permettre à chacun d’apprendre, de coopérer et de s’engager dans le travail. 

Une classe qui respire, c’est une classe qui apprend.

Un climat scolaire de qualité ne repose pas seulement sur l’affectif ou la bonne volonté : il se construit par des rituels, des outils, une organisation explicite et partagée, et une attention constante à la dynamique collective.

Cet article présente 10 pratiques concrètes, testées sur le terrain, adaptées à des élèves de cycle 3, et qui peuvent être mises en place dès la rentrée. Elles agissent à la fois sur le cadre, la relation, la motivation et l’autonomie des élèves.

  1. L’album de classe tournant : un rituel d’expression et de lien
    L’album de classe est un journal hebdomadaire tenu par un élève volontaire ou désigné. Chaque jour de la semaine, il complète une rubrique définie : le lundi, il raconte son week-end ou partage son état d’esprit du moment ; le mardi, il choisit une actualité à commenter ; le jeudi, il présente un livre, un auteur ou un passage marquant ; le vendredi, il partage une chanson, un instrument ou une découverte musicale.

    Ce dispositif, très simple à mettre en place, devient rapidement un rituel structurant pour la classe. Il soutient l’expression orale et écrite, développe la prise de parole en public, mais surtout, il crée du lien : les élèves apprennent à se connaître, à écouter et à valoriser les expériences des autres. C’est aussi un excellent point de départ pour aborder les différents types d’écrits et de discours.

    Page de garde de l'album à télécharger

  2. Un temps d’ancrage quotidien : poser un cadre intérieur
    Chaque matin, un rituel d’ancrage permet de commencer la journée dans le calme, la concentration et l’intentionnalité. Ce temps peut durer de 5 à 10 minutes et comprend généralement une courte respiration consciente, un moment de silence, une prière (selon le contexte de l’école), puis un mot du jour, un défi positif ou une météo intérieure où chacun est invité à identifier son ressenti.

    Ce rituel, instauré dès la rentrée, devient rapidement un repère temporel et émotionnel. Il favorise la gestion des émotions, la régulation du stress et une meilleure disponibilité cognitive pour les apprentissages. Il montre également que l’école ne se réduit pas à l’empilement de tâches, mais qu’elle s’inscrit dans une logique de présence, de rythme et de croissance personnelle.

  3. La boîte à sucreries : éveiller l’intériorité et la pensée
    La « boîte à sucreries » contient des phrases inspirantes : citations d’auteurs, proverbes, maximes philosophiques, extraits de chansons ou de textes spirituels. Chaque matin, un élève pioche une carte et la lit à la classe. Il peut, en fin de semaine, proposer une illustration, une réflexion ou une mise en débat.

    Ce rituel quotidien nourrit l’intériorité, la pensée personnelle et le questionnement existentiel. Il crée un espace pour le sens, pour la parole intérieure, pour les valeurs. Il offre aussi un moment de calme et de recentrage, tout en développant des compétences langagières de haut niveau : interprétation, argumentation, expression personnelle.

    A découvrir : 365 phrases inspirantes

  4. Un classeur de méthodologie : piloter ses apprentissages
    Le classeur de méthodologie est un outil structurant conçu pour donner aux élèves des repères clairs et progressifs sur le “comment faire”. Il contient des fiches pratiques sur des compétences transversales essentielles : apprendre une leçon efficacement, faire une fiche de lecture, organiser son temps, gérer ses erreurs, préparer un exposé ou un projet.

    En dotant les élèves de stratégies explicites, on évite que certains avancent “à l’aveugle” tandis que d’autres s’épuisent à deviner les attentes implicites. Ce classeur devient une boîte à outils personnelle, que l’on consulte et que l’on enrichit tout au long de l’année. Il favorise l’autonomie, la responsabilisation et permet de mieux accompagner la différenciation.

    Disponible : Classeur à imprimer 

  5. Les contrats de travail hebdomadaires : autonomie et différenciation
    Les contrats de travail permettent d’adapter les apprentissages aux rythmes et aux besoins de chacun. Chaque lundi, l’élève reçoit une feuille divisée en deux parties : une partie commune, identique pour tous, et une partie personnalisée, définie en fonction de ses objectifs ou de ses besoins (consolidation, approfondissement, autonomie).

    Le vendredi, l’élève effectue une auto-évaluation structurée (avec critères explicites), puis l’enseignant apporte un retour individuel, synthétique mais significatif. Ce dispositif favorise l’autonomie, encourage la gestion du temps, et valorise les efforts individuels. C’est aussi un levier de différenciation souple au sein de la classe.

  6. La communication bienveillante : réguler sans punir
    Instaurer un cadre de communication non violente et structuré est fondamental pour construire un climat de sécurité et de respect. L’enseignement explicite du message clair permet aux élèves d’apprendre à exprimer un ressenti, un besoin, une frustration sans agressivité.

    Des outils visuels
    (roue des émotions, carte message clair) et des temps dédiés (médiation, reformulation entre pairs, groupes de parole) permettent de gérer les conflits de manière responsable, autonome et apaisée. Cela contribue à développer une culture de la parole juste, du respect mutuel, et d’une vraie citoyenneté scolaire.

    Outils à afficher :
    - Séquences Messages Clairs Cycle 3 Académie de Paris
    - La roue des émotions de "Apprendre à éduquer"
    - Echelle de confiance

  7. Mur des réussites : rendre visibles les progrès
    Le mur des réussites est un espace d’affichage dédié aux progrès, aux réussites, aux efforts remarquables des élèves — qu’ils soient scolaires ou personnels. Chaque élève peut y ajouter un post-it, une image, une trace écrite ou une photo. On peut aussi le nourrir collectivement chaque vendredi.

    Ce dispositif valorise l’effort, l’évolution, et non la perfection. Il ancre une culture du progrès visible, de la reconnaissance positive, et de la célébration collective des pas franchis. C’est un puissant levier de motivation intrinsèque, qui encourage la persévérance.

  8. Tableau des responsabilités tournantes : structurer la vie collective
    Pour faire vivre une classe coopérative, chacun doit avoir un rôle. Et ce n'est pas l'enseignant qui le fixe mais le groupe. Le tableau des responsabilités, renouvelé chaque semaine, propose des fonctions diverses et utiles : responsable du calme, des plantes, du rangement, des transitions, du matériel, ou encore tuteur de contrat ou de lecture.

    Ces rôles responsabilisent, donnent un statut valorisant à chaque élève, et répartissent la gestion de la classe. Ils permettent aussi de travailler des compétences sociales, d’apprendre à s’organiser, à s’entraider, et à participer à un collectif actif et équitable.

    Téléchargeable : Tableau des responsabilités 

  9. Tutorat CM2-CM1 : construire une dynamique de pair à pair
    Dans les classes à double niveau, les CM2 peuvent devenir tuteurs des CM1 pour certaines activités : relecture de production écrite, lecture à haute voix, résolution de problèmes ou jeux mathématiques.

    Ce dispositif développe la coopération, l’empathie, la valorisation mutuelle. Les CM2 prennent conscience de leurs acquis, gagnent en assurance, tandis que les CM1 bénéficient d’un accompagnement plus direct et moins intimidant qu’avec l’adulte.

  10. Le Grand Conseil hebdomadaire : gouvernance de la classe
    Le Grand Conseil se tient chaque semaine à heure fixe, selon un protocole simple : un président et un secrétaire tournants, un ordre du jour affiché, un cahier de compte-rendu. C’est un espace de régulation démocratique : les élèves peuvent proposer, remercier, exprimer des besoins, débattre, voter, décider.

    Ce temps d’intelligence collective permet d’impliquer les élèves dans la vie de la classe, de résoudre les tensions, de prendre des décisions partagées, et d’installer une vraie culture du dialogue. Il donne du sens à la citoyenneté scolaire dès le primaire.

À suivre…

Dans l’article 2, nous explorerons 10 autres leviers complémentaires pour un climat de classe dynamique et apaisé : outils numériques, rituels vocaux, coopérations ludiques, gestion de l’attention et du bruit, défis collectifs et projets fédérateurs. Avec toujours la même exigence : outils concrets, dispositifs prêts à l’emploi, et ancrage pédagogique fort.

7 août 2025

Ateliers du matin évitent les chagrins

Pourquoi commencer la journée par des ateliers ?

Depuis quelques années, les neurosciences et les sciences de l'éducation s'accordent sur un point essentiel : le début de journée est un moment décisif pour installer un climat de classe serein et préparer les apprentissages. Stanislas Dehaene, chercheur en psychologie cognitive, rappelle que « un élève apprend mieux lorsqu'il est en confiance, actif et impliqué ».

Un temps pour chacun, une place pour tous

Dans cette optique, les ateliers du matin sont bien plus qu'un moment d'accueil : ils sont un dispositif pédagogique à part entière, pensé pour développer l'autonomie, la coopération, la mémorisation active et le plaisir d'école.


Inspiré de l'excellent travail de Charivari, j'ai adapté ces ateliers à ma classe de CM1/CM2 et à mon cadre : une école sous tutelle lassallienne. Et c'est précisément ce cadre qui leur donne toute leur force.

Une organisation simple, ritualisée et efficace

  • Lundi et jeudi : ateliers de français

  • Mardi et vendredi : ateliers de mathématiques


Les élèves, regroupés par 5 ou 6, consultent à leur arrivée le planning affiché et choisissent leur place en fonction de leur atelier. Le début de journée est donc fluide, calme, anticipé.


Un minuteur (classroomscreen) lance les 20 minutes d’ateliers. Une fois le temps écoulé, la journée "classique" commence. Pas de répétition des consignes, elles sont lues sur les fiches. L'enseignant peut observer un groupe ou jouer avec les élèves, sans être sollicité en permanence. 

Les règles sont simples, répétées, visibles, et assumées :

  1. Je chuchote durant l’atelier.

  2. Je range le matériel à la fin.

  3. Je suis franc-jeu.

  4. Je reste calme.

  5. Je lis et comprends la consigne tout seul.


Les cinq premières semaines, les groupes tournent de façon aléatoire. En fin de période, chacun peut choisir librement son atelier, autant de fois qu’il le souhaite. Ça aussi, c’est apprendre à se connaître et à se responsabiliser.

Une pratique pleinement lassallienne

La pédagogie lassallienne repose sur trois piliers : foi, fraternité, service. Les ateliers du matin incarnent pleinement cette vision :

  • Ils placent l’élève au centre, en acteur responsable.

  • Ils favorisent la coopération, le respect mutuel, l’entraide.

  • Ils permettent à chacun de progresser à son rythme : priorité aux plus fragiles, sans exclure personne.

  • Ils rendent l’école joyeuse et humaine, loin du stress ou du jugement.


Comme le rappelle la tradition lasallienne : « On touche les cœurs par la manière d’être avec les élèves. »

Des exemples concrets et adaptables

Chaque atelier peut être mis en place avec du matériel simple (photocopies, dés, dictionnaires, livres, journaux, tablette) :

  • Range tes mots (ordre alphabétique de Charivari)

  • Mission dictionnaire (trouver une définition, faire une phrase)

  • À vous les studios ! (lecture expressive et enregistrement audio)

  • Bienvenue chez nous (production d’écrit, journalisme)

  • Dessin libre

  • Poésie (copie, illustration, apprentissage, récitation)

  • Cartachari (nombres et décompositions)

  • Géo'copie (reproduction de figures) à retrouver sur le site Jean-Louis Sigrist

  • Opère ! (calcul posé)

  • Défi-dés (calcul mental avec dés, proche de Mathador)

  • Le nombre mystère (reconnaissance de propriétés numériques)

  • Les tables (recopier, apprendre, réviser)

  • Sudoku


Ces activités ont été choisies pour être faciles à mettre en place, adaptables, renouvelables.

Ce que disent les recherches récentes

Autonomie et motivation (Deci & Ryan, 2013) : laisser le choix à l’élève augmente la motivation intrinsèque.

Les quatre piliers de l’apprentissage (Dehaene, 2018) : l’activité mentale, la répétition espacée et la manipulation favorisent l’ancrage mémoriel.

Climat scolaire (CNESCO, 2024) : les routines, le respect, la responsabilité et l’écoute entre pairs sont déterminants dans la réussite.

Et surtout...

Les élèves aiment. Ils arrivent en classe content d’être là, investis, actifs. Et les chagrins du matin, les coups de blues du réveil, les tensions de la cour, tout cela se dissout dans l’activité joyeuse et cadrée.

Bref, les ateliers du matin évitent les chagrins, et même bien plus que ça.


Les documents dont j’ai parlés :

Et bientôt dans nos ateliers…

Un nouvel atelier viendra enrichir notre dispositif dès la prochaine période :
« Maths et ma toque », un jeu original qui mêle cuisine, calcul et logique !
Développé par une enseignante passionnée de mathématiques, ce jeu propose des recettes à compléter en résolvant des énigmes mathématiques. Parfait pour travailler le sens des nombres, la résolution de problèmes, et surtout le plaisir d’apprendre autrement.
À découvrir sur le site officiel : https://maths-et-ma-toque.fr
Objectifs pédagogiques : résolution de problèmes, calculs, lecture de consignes, coopération.
Ce jeu s’intègre pleinement dans l’esprit de nos ateliers : autonomie, manipulation, motivation… et pourquoi pas un petit air de Top Chef en salle de classe !

Tu veux essayer dans ta classe ?

Ecris-moi, partage ton expérience ou pose tes questions en commentaire !

5 août 2025

Enseigner l’écriture web à l’école primaire : pourquoi et comment initier les élèves à cette compétence essentielle

Les codes de l’écriture web

Pourquoi enseigner l’écriture web à l’école primaire ?

À l’ère numérique, nos élèves lisent et écrivent de plus en plus sur écran. Pourtant, les compétences mobilisées pour lire et écrire sur le web diffèrent radicalement de celles sollicitées par les supports imprimés. Enseigner l’écriture web, ce n’est pas céder à un effet de mode : c’est leur donner les clés d’une communication efficace, lisible et adaptée aux usages numériques.


Lecture sur écran vs lecture sur papier : que dit la recherche ?

Les études récentes montrent que la lecture sur écran diminue la compréhension, surtout chez les jeunes lecteurs. Une méta-analyse portant sur 470 000 participants conclut que la lecture sur papier améliore la compréhension « six à huit fois plus » que sur écran (CNL, 2023 ; BMFTV, 2023).
Les chercheurs norvégiens Mangen et Walgermo (University of Stavanger) ont démontré qu’à texte égal, les élèves obtenaient de meilleurs scores de compréhension lorsqu’ils lisaient sur papier (61 % contre 76 % en lecture écran), tout en lisant plus vite.

Ce phénomène est lié :
  • à la fatigue oculaire,
  • à la lecture fragmentée sur écran,
  • et à une baisse de concentration, aggravée par les sollicitations numériques.
Il est donc essentiel d’apprendre à lire et écrire pour l’écran, en maîtrisant ses codes pour mieux en tirer parti.

Comprendre les spécificités de l’écriture web

1. Le comportement du lecteur web

À l’écran, l’œil ne lit pas, il scanne. Jakob Nielsen, expert en ergonomie web, a démontré que la lecture suit un schéma en F :
  • le regard se pose sur le haut de la page,
  • descend verticalement à la recherche de repères visuels,
  • et s’arrête rarement sur des blocs de texte longs.
📌 Le lecteur en ligne lit 25 % plus lentement que sur papier et abandonne s’il ne trouve pas rapidement ce qu’il cherche.


2. Deux lecteurs à séduire : l’humain et le robot

Sur le web, vos écrits sont lus par :
  • des lecteurs humains, exigeants, pressés, distraits ;
  • des robots indexeurs (Google, Bing, moteurs IA), qui « lisent » pour référencer vos contenus.
Cela implique :
  • une écriture claire et structurée pour les humains ;
  • une construction technique optimisée pour les robots : mots-clés, titres hiérarchisés, texte alternatif pour les images…

Comment écrire pour le web à l’école ? Les bonnes pratiques

1. Soignez la structure

  • Titre accrocheur contenant les mots-clés essentiels.
  • Chapeau qui résume l’essentiel en deux ou trois phrases.
  • Paragraphe = une idée.
  • Structure en entonnoir inversé : commencez par le plus important.

2. Adoptez un style web-friendly

  • Phrases courtes (6 à 12 mots).
  • Voix active, présent de l’indicatif ou impératif.
  • Langage simple, direct.
  • Un ton vivant et clair.

3. Misez sur la lisibilité

  • Titres hiérarchisés (H1, H2, H3).
  • Utilisation du gras pour les idées fortes.
  • Listes à puces.
  • Texte aligné à gauche, non justifié.
  • Retours à la ligne fréquents.

4. Prévoyez une navigation logique

  • Un article = un sujet.
  • Des liens explicites : « Télécharger la fiche » plutôt que « cliquez ici ».
  • Des liens internes (vers d’autres pages du site) et externes (ouvrant dans un nouvel onglet).

5. Intégrez du multimédia utile

  • Images avec texte alternatif (balise alt) pour améliorer l’accessibilité et le référencement.
  • Vidéos explicatives, courtes, claires.
  • Infographies simples.

Activités concrètes à mener en classe

Activité 1 : Le blog de la classe

Objectif : rédiger des articles pour partager un projet, une sortie ou une production.
Compétences : structuration, concision, choix du ton, insertion d’images et de liens.
Variante : les élèves créent un plan d’article à partir d’un compte rendu classique.

Activité 2 : Réécrire un texte papier pour le web

Objectif : transformer un texte narratif ou documentaire en article numérique.
Tâches :
  • Créer un titre accrocheur ;
  • Rédiger un chapeau ;
  • Scinder le texte en paragraphes courts ;
  • Ajouter des intertitres et un visuel avec description ;
  • Insérer un lien vers une ressource.

Activité 3 : Le titre percutant

Objectif : apprendre à attirer le lecteur dès le premier regard.
Exercice :
  • Proposer aux élèves un texte ou une nouvelle ;
  • Leur faire trouver 3 titres possibles ;
  • Les comparer selon leur clarté, leur impact, leur capacité à attirer l’attention.

Activité 4 : Défi de lisibilité

Objectif : simplifier un texte dense pour en améliorer la lisibilité.
Consigne :
  • Réduire chaque paragraphe à une seule idée ;
  • Réécrire chaque phrase avec moins de 12 mots ;
  • Identifier les mots-clés.

Activité 5 : Rédiger pour un destinataire numérique

Objectif : amener l’élève à se poser les bonnes questions avant d’écrire.
Fiche guide :
  • À qui est destiné ce texte ?
  • Que doit-il comprendre dès la première phrase ?
  • Quelle émotion ou action je veux provoquer ?

Apports cognitifs et langagiers

L’écriture web mobilise :

  • la structuration de la pensée ;
  • la maîtrise syntaxique (phrases simples, enchaînement logique) ;
  • la conscience du lecteur (intention, lisibilité) ;
  • des compétences numériques fondamentales (hiérarchie visuelle, usage de l’hypertexte, ergonomie).
Elle renforce aussi la métacognition : les élèves réfléchissent à ce qu’ils écrivent, à pourquoi ils l’écrivent, et à comment leur texte sera reçu.

En résumé : les 10 règles d’or de l’écriture web en classe

  1. Une phrase = une idée.
  2. Un paragraphe = une unité de sens.
  3. Titres clairs et informatifs.
  4. Phrases courtes, voix active.
  5. Chapeau introductif.
  6. Mots-clés visibles.
  7. Liens explicites.
  8. Visuels légendés avec texte alternatif.
  9. Structure en entonnoir (l’essentiel d’abord).
  10. Une page = un seul sujet.

Ressources utiles

Votre prochain pas vers l’écriture web

L’écriture web est bien plus qu’une compétence technique : c’est un levier d’apprentissage puissant pour enseigner l’expression écrite, la lecture critique et la maîtrise de la langue dans un environnement concret et motivant. En la pratiquant dès l’école primaire, on prépare les élèves à s’exprimer avec clarté, intention et responsabilité dans un monde numérique où les mots ont plus que jamais un poids.

Vous souhaitez accompagner vos équipes et vos élèves dans la maîtrise de l’écriture web ?
N’hésitez pas à me contacter pour organiser une formation dédiée, adaptée à vos besoins et à votre contexte pédagogique. Ensemble, faisons de l’écriture numérique un véritable outil d’apprentissage et de réussite scolaire.

4 août 2025

Arriver dans une nouvelle école début juillet : les bonnes questions à poser, les points à vérifier

Changer d’école n’est jamais anodin. Entre l’excitation d’un nouveau départ et la charge mentale de tout ce qu’il reste à gérer dans l’école que l’on quitte, les premières semaines de transition sont souvent floues, denses, un peu vertigineuses.

Arriver dans une nouvelle école début juillet : les bonnes questions à poser, les points à vérifier

Et si on prenait un moment pour poser les bonnes questions, vérifier les essentiels, préparer le terrain sans pression, et entrer dans son nouvel établissement de manière sereine, progressive et professionnelle ?

Voici un guide concret pensé pour les enseignants et enseignantes de cycle 3 qui souhaitent aborder sereinement leur rentrée dans une nouvelle école.

1. Les questions pratiques (qu’on n’ose pas toujours poser)

✅ Ai-je les clés de l’école et de la classe ?

Ne partez pas du principe qu’elles vous seront données spontanément. Demandez qui les détient, si un double peut être préparé, et surtout : ne pas attendre le 26 août…

✅ À quelles dates puis-je accéder à la classe pendant l’été ?

Certaines écoles ferment dès le 14 juillet, d’autres permettent un accès ponctuel. Vérifiez cela pour éviter de vous retrouver bloqué.e avec votre matériel dans le coffre.

✅ Ai-je un code photocopie ? Un quota annuel ou mensuel ?

L’usage est parfois encadré. Mieux vaut avoir votre code personnel dès juillet, et connaître les pratiques de l’équipe : photocopies centralisées ? quotas par cycle ?

✅ Où puis-je trouver les manuels et fichiers utilisés ?

Un simple tour dans la classe ou un échange rapide avec un collègue peut vous éviter une commande urgente fin août. Vérifiez également si les supports sont en ligne ou papier.

✅ La cantine est-elle prévue pour les enseignants ? À quel tarif ?

Modalités d’inscription, règlement, fonctionnement dès septembre… Cela semble accessoire, mais avoir un lieu pour déjeuner change le quotidien.

✅ Où sont les toilettes adultes (et sont-elles accessibles) ?

Question de confort… et de dignité professionnelle.

2. Les aspects logistiques et administratifs

✅ Le budget de classe est-il défini ?

Demandez s’il existe un budget par classe, les règles d’utilisation, les possibilités de remboursement ou de commandes groupées. Mieux vaut le savoir avant de dépenser.

✅ Les fournitures sont-elles déjà commandées ?

Connaître la liste envoyée aux familles permet de prévoir ce que vous ajoutez, évitez les doublons, et respectez la politique d’établissement.

✅ Qui contacter pour les achats en autonomie ?

Un prestataire imposé ? Une autorisation préalable ? Les règles doivent être claires avant septembre.

✅ A-t-on accès à un catalogue de fournitures ?

Si les commandes ne sont pas encore clôturées, profitez-en pour ajouter du matériel pédagogique spécifique (jeux, matériel de manipulation, affichages...).

3. Ce qu’il faut anticiper pour construire une rentrée solide

✅ Y a-t-il un emploi du temps cadre ?

Plages communes pour l’EPS, l’EMC, les décloisonnements ? Temps d’équipe ? Mieux vaut le savoir avant d’élaborer votre propre emploi du temps.

✅ Un projet d’école structurant est-il en place ?

Lecture, écologie, vivre-ensemble… Ces projets peuvent orienter vos choix pédagogiques. Demandez s’il y a des actions attendues ou des rendez-vous incontournables.

✅ Peut-on rencontrer l’enseignant précédent ?

Même 15 minutes suffisent pour recueillir des informations précieuses : niveau des élèves, manuels utilisés, projets commencés, habitudes de classe.

✅ Quelles sont les pratiques attendues ou partagées ?

Cahier de liaison numérique ? Évaluations par compétences ? Devoirs notés ou non ? Organisation des APC ? Il vaut mieux tout clarifier avant la pré-rentrée.

4. Rester pro… tout en terminant l’année ailleurs

  • Le plus difficile ? Préparer l’école A tout en terminant l’école B. Voici quelques astuces concrètes :
  • Notez tout dans un carnet dédié (papier ou numérique)
  • Centralisez les documents reçus dans un dossier unique
  • Listez les tâches à faire par ordre de priorité
  • Protégez-vous : dites non si nécessaire, pour préserver un vrai temps de respiration
  • Accordez-vous au moins une vraie coupure avant le 15 août

Pour aller plus loin

Télécharge ma check-list personnalisable (format PDF) ?

28 juil. 2025

Revenir en classe après 10 ans : un chemin de confiance, d’écoute… et d’équipe

Cela faisait dix ans que je n'avais plus été devant une classe. Dix ans d'autres missions, d'autres responsabilités, d'autres horizons. Dix ans au cours desquels l'École a continué de se transformer, d’évoluer, de chercher. Et me voici, à la veille de reprendre une classe de CM1-CM2, avec joie, une appréhension assumée… et une profonde reconnaissance.

« Je n’ai pas de formule magique, mais je fais partie d’une équipe. Et cela change tout. »

Car ce retour n’est pas une simple réintégration professionnelle : c’est un chemin de redécouverte, de repositionnement, de ré-ancrage dans une pédagogie vivante. C’est aussi, surtout, une aventure humaine portée par une équipe.

Retrouver les gestes du métier… et en inventer de nouveaux

Reprendre une classe après une décennie, ce n’est pas comme reprendre le vélo. Il ne suffit pas de remonter sur la selle. Le métier a évolué, les outils ont changé, les enfants aussi – et moi avec. Il a donc fallu tout revisiter : les progressions, les rituels, l’agencement de l’espace, les temps de parole, les équilibres subtils entre autorité et bienveillance, entre cadre et souplesse.

Mais cette reprise n’a rien d’un saut dans le vide : elle est accompagnée. Mieux, elle est rendue possible par les regards, les conseils, les partages, les encouragements de celles et ceux qui font déjà vivre l’école. Entrer dans une école, c’est d’abord entrer dans une équipe.

Une équipe qui accueille, qui soutient, qui inspire

Ce que je vis depuis plusieurs semaines, c’est une entrée progressive, humble et confiante dans un collectif d’adultes engagés. Des collègues qui partagent leurs documents, leurs pratiques, leurs astuces de terrain. Des personnes qui prennent le temps d’un mot, d’une relecture, d’un retour d’expérience. Une direction qui écoute, cadre et ouvre des chemins.

Mais si je devais nommer un appui essentiel dans ce retour, elles s’appellent Julie, Aurélie, Claire, Caroline, Angélique…

Ensemble, elles forment un collectif solide et accueillant, où chacun apporte sa manière de faire, son regard, ses outils, ses intuitions. Elles ont su, dès le début, m’ouvrir la porte de leur quotidien professionnel avec une générosité discrète, sans jamais imposer mais toujours en partageant. Leurs repères m’ont aidé à retrouver les miens, leurs pratiques m’ont inspiré, leurs remarques m’ont permis d’avancer. Dans leurs échanges, j’ai trouvé à la fois soutien et exigence, bienveillance et lucidité. C’est auprès d’elles que je réapprends à faire classe avec confiance, à progresser sans me perdre, à mesurer ce que je sais déjà et ce qu’il me reste à apprendre. Une richesse qui, à bien des égards, dépasse tous les ouvrages pédagogiques.

Préparer une classe, oui… mais surtout préparer une rencontre

Ce retour en classe ne se prépare pas uniquement avec des programmations, des progressions ou des fournitures. Il se prépare dans une disposition intérieure : celle de l’ouverture, de l’écoute, de la patience envers soi-même. Ce que je m’efforce de construire, grâce à l’appui de l’équipe et à l’accompagnement de Julie, c’est un cadre de travail solide pour les élèves… mais aussi pour moi.

Un cadre où je pourrai expérimenter sans crainte, ajuster sans me juger, m’ancrer sans me figer. Un cadre où je peux être enseignant… et pleinement humain.

Pour conclure : de la gratitude, et une vision

Revenir en classe, c’est un défi. Mais c’est surtout une chance. Une chance de retrouver ce lien si singulier avec les élèves. Une chance de faire école ensemble. Une chance d’être entouré de professionnels passionnés, exigeants, humains.

Je n’ai pas de formule magique, mais je fais partie d'une équipe. Et cela change tout.

Et parce que le terrain ne m’a jamais quitté…

Même si je reviens aujourd’hui dans une classe, je reste pleinement engagé dans les questions de transformation pédagogique et de numérique éducatif. Je continue à proposer des formations sur le numérique à l’école, le podcasting pédagogique, ou encore l'accompagnement des projets numériques (avec un vrai souci d’aider à faire les bons choix matériels et pédagogiques).

👉 Mon livre « Devenir chef d’établissement en 5 questions clés » est toujours disponible [en ligne ici – lien à insérer].

Et si vous avez besoin d’un coup de pouce pour avancer, prendre du recul ou innover ensemble : je suis toujours joignable

La classe reprend, oui. Mais la mission continue.